Le Salon du livre de Montréal s’est terminé hier! On ne sait pas si tu as eu l’occasion d’aller y faire un tour mais nous, on en a profité pour faire des provisions de beaux romans. Eh oui : l’hiver approche et, tels de petits écureuils, on accumule tout ce qu’on peut. Bon, d’accord – toutes les excuses sont bonnes pour acheter des livres ANYWAY.
Si tu as envie de lire mais que tu n’as pas trop d’idées en ce moment, ça tombe bien : on t’a concocté une petite sélection de romans québécois qui se déroulent dans notre belle Montréal. Une Montréal comme on l’aime : vivante, ouverte, pleine de bruit et de fureur, de fêtes et de joie, de gens qui se promènent, qui rient, qui se rencontrent et qui s’aiment. Bonne lecture!
NIKOLSKI, DE NICOLAS DICKNER
Difficile de résumer Nikolski! Trois personnages, trois destins qui se croisent et se décroisent, notamment à Montréal. Et surtout, autour du marché Jean Talon! C’est très drôle de reconnaître le nom des rues et de pouvoir visualiser l’intrigue. On y parle de pirates (des authentiques flibustiers des mers du Sud à nos pirates informatiques actuels), des grandes plaines et des îles aléoutiennes, et surtout de ce que c’est que de partir de chez soi et d’essayer de trouver sa place ailleurs. C’est un très beau livre, merveilleusement écrit. Le genre de roman où tu veux t’arrêter pour lire des phrases à voix haute à la personne à côté de toi! Pas étonnant qu’il ait obtenu autant de prix : c’est une petite pépite, un trésor québécois qui se dévore avec bonheur.
Fun fact : j’ai offert ce roman merveilleux à pas mal d’ami.e.s à moi, et c’est LE livre que tout le monde termine! Même les gens qui ne lisent jamais ou qui s’arrêtent en général après trois pages. Voilà maintenant cinq ans qu’il fait l’unanimité dans mon entourage!
Allez, un petit extrait en cadeau : « La flibuste était affaire de mâles. Joyce voyait là une grave injustice : pourquoi les filles ne pouvaient-elles pas piller et vivre aventureusement, cacher des trésors, se moquer des lois et des gibets ? Elle restait donc là, prisonnière de sa famille sans gloire, de son village sans route, de son sexe sans issue et de son époque sans espoir. »
LE PLONGEUR, DE STÉPHANE LARUE
Tu as peut-être déjà vu ce roman en librairie : la couverture est magnifique et c’est ce qui m’avait interpellée en premier. Mais le livre à l’intérieur est tout aussi beau!
L’histoire se passe à Montréal, en 2002, et on y suit les déboires du narrateur. Étudiant en graphisme, il a tout pour réussir, mais il a un gros, gros problème d’addiction au jeu. Il a déjà tout perdu et court droit à la catastrophe. Acculé, criblé de dettes, il accepte donc un peu malgré lui une job de plongeur dans un restaurant de l’avenue du Mont-Royal. Il ne connaît bien sûr rien à cet univers et va apprendre sur le tas – et nous avec!
En soi, l’histoire n’est sans doute pas extraordinaire ; mais Stéphane Larue nous la raconte avec une telle force, une telle intensité qu’il est impossible de résister à ce roman fiévreux. On arpente Montréal avec le narrateur en plein hiver, on découvre l’univers de la cuisine avec lui, on sue et on stresse à ses côtés, et impossible de décrocher avant la fin. Ce roman a quelque chose d’hypnotique!
À noter que la bande-annonce de l’adaptation ciné vient de sortir – inutile de dire que l’équipe MCC est très curieuse de découvrir le film!
LES LARMES DE ST LAURENT, DE DOMINIQUE FORTIER
Savais-tu que les larmes de St Laurent est l’autre nom donné aux Perséides ? Ou encore que l’explosion de la montagne Pelée en 1902 a fait plus de 30 000 morts, et qu’un seul homme y a survécu? Tout cela, et plein d’autres choses encore, Dominique Fortier nous le raconte dans ce très, très beau roman, d’une délicatesse infinie.
Trois histoires distinctes s’y succèdent et se rejoignent dans la dernière partie, qui se déroule donc à Montréal. Mais avant cela, l’écrivaine nous emmènera en Martinique, aux Etats-Unis, en Angleterre et en Italie : « Edward, qui avait pourtant passé sa vie entière dans une île, avait l’impression de voir la mer pour la première fois, car l’étendue grise et froide qui entourait l’Angleterre avait bien peu à voir avec cette masse verte frangée d’argent, presque vivante, qui s’étirait devant eux. D’un côté la grève de la baie de Naples était plongée dans l’or de la fin du jour, de l’autre la Méditerranée déployait ses longs rouleaux. L’air avait une odeur d’iode et de fruit mûr. »
Bon, d’accord – on ne devrait peut-être pas citer ce passage en plein mois de novembre! Mais revenons à Montréal : on va par exemple remonter le boulevard St Laurent avec l’auteure, sur plusieurs pages, et on s’y croirait. Et, comme tu l’auras compris, elle maîtrise plutôt bien l’art de la description.
Tout au long de ce beau roman, Dominique Fortier brode minutieusement des phrases d’une élégance folle, belles et fragiles comme un flocon de neige.
BONUS : BURGUNDY, DE MÉLANIE MICHAUD
Un livre dont nous t’avions parlé dans l’un de nos Dimanche sous la couette, et qui se passe, comme son nom l’indique, dans le quartier de la Petite Bourgogne ! Tu peux retrouver l’article ici.
Bonne lecture à toi – on attend tes retours avec impatience. Et bien entendu, n’hésite pas à nous partager tes coups de cœur !
1 commentaire