Dans ma famille, pour les anniversaires, on s’offre de plus en plus de cadeaux “expériences”, pour éviter d’accumuler des objets dont on ne se sert pas, et aussi un peu parce qu’on est un peu tous crinqués de plein-air ! C’est comme ça que je me retrouve avec un billet pour deux jours et une nuit de canot-camping au parc national de Frontenac.
Le parc national de Frontenac
Le parc national de Frontenac est une destination de la Sépaq, située entre les Cantons-de-l’Est et la région de Chaudière-Appalaches. Depuis Montréal, il faut compter entre 2h30 et 3h de route pour y accéder. Pas la porte à côté, certes, mais ce parc est par conséquent moins achalandé que d’autres, et y passer une fin de semaine vaut vraiment le détour !
Bien qu’il y ait quelques sentiers de randonnée (plutôt relax), l’été, on y va surtout pour passer du temps dans l’eau : baignades, kayak, SUP, et bien évidemment, le canot-camping !
Le Canot-Camping, késako ?
Le nom est très explicite : le canot-camping consiste à aller camper, en canot ! Non, non, on ne campe pas sur le canot, mais le canot nous permet de nous rendre à un emplacement de camping isolé, qui le plus souvent n’est pas accessible autrement.
Le canot-camping au parc national de Frontenac est possible sur les différents lacs : le Lac des Îles, le Lac à La Barbue et la Baie Sauvage, ce qui permet de choisir sa destination en fonction de son expérience et de ses envies. Par exemple, les lacs des Îles et à La Barbue sont plus calmes et les sites sont proches, idéaux pour s’initier. Au contraire, la Baie Sauvage est plus souvent sous le vent, et les emplacements sont plus éloignés.
Pour ma part, je n’ai pas vraiment eu le choix : mon emplacement se trouve sur le site de la Pygargue, le site le plus éloigné du parc, tout au bout de la Baie Sauvage. Temps estimé pour traverser : entre deux heures trente et quatre heures. J’embarque ma meilleure partenaire de plein-air, et c’est parti !
Le canot-camping au parc de Frontenac
Récupérer le matériel
À notre arrivée au parc, on se rend directement à l’accueil dans le but de récupérer notre matériel : des pagaies, des gilets de sauvetage, un sac de bois pour le feu et un kit de sécurité.
On est un peu inquiètes, la météo annonce du vent et de gros orages. Et c’est ce que nous confirme la dame à l’accueil. Dans ce cas, nous conseille-t-elle, il vaut mieux longer les rives. Le vent y est moins fort ; il sera ainsi également plus facile d’accoster en cas d’orage. Il y a plusieurs sites de canot-camping tout autour du lac, et un camping équipé à mi-chemin.
Pour l’instant, le temps est au beau fixe, alors on ne perd pas de temps ! Grâce aux brouettes mises à disposition, on descend notre chargement jusqu’au quai : sacs de voyage, tente et duvets, et surtout… la glacière ! L’avantage du canot, c’est qu’on peut y charger une quantité de choses quand même assez importante. Repas lyophilisés, hors de ma vue ! Par ici l’apéro et les hot-dogs ! Bon, il ne faut pas non plus surcharger, ça reste un moyen de transport qui tourne à l’huile de coude ! Plus on charge, plus c’est dur d’avancer !
On pagaie, on pagaie…!
Une fois sur le quai, difficile de savoir exactement dans quelle direction partir… on regarde une dernière fois le plan (qui n’est pas orienté, ce serait trop facile) et on se lance ! S’il y a une technique particulière pour canoter, on ne la connaît pas ! Alors on se crée notre propre technique et on avance quand même relativement bien malgré quelques zig-zags. Le vent souffle fort et nous donne un peu de misère, mais par chance, les gros nuages semblent contourner le lac !
On voit passer un premier emplacement de canot-camping, puis la plage du camping du parc. À ce moment, on sait qu’on a fait à peu près la moitié ! On se donne des mini-objectifs : “jusqu’au sapin là-bas !” ou “on vise la bouée blanche !” et finalement, on voit apparaître le camp numéro 5, le nôtre !
Les joies du camping
On accoste entre deux rochers et on décharge le canot, avant d’aller découvrir notre site : une plateforme de bois, une table de pique-nique et un emplacement pour le feu, au cœur de la forêt. Il y a d’autres campeurs autour de nous qui sont sans doute arrivés la veille. Un peu à l’écart, il y a aussi une toilette sèche. Le site est hyper calme !
Comme l’orage nous a bel et bien évitées, on profite du beau temps pour aller se baigner et prendre un bain de soleil, appréciant la longueur des journées de juin !
On cuisine sur le feu, et quand la nuit tombe enfin, on discute en contemplant les flammes. On finit par réaliser à quel point on est épuisées ! Il est temps d’aller se réfugier dans la tente, où le sommeil ne tarde vraiment pas à nous gagner.
Au matin, on rallume le feu pour le petit déjeuner, puis on plie tranquillement bagage. On recharge le canot et on entame la traversée retour. Le vent s’est (un peu) calmé, alors on passe plutôt au milieu du lac ! On finit par rejoindre notre point de départ, pile à temps pour l’heure du pique-nique, que l’on déguste au bord de l’eau.
Pour compléter l’aventure
L’après-midi, on part à la découverte du Massif de Winslow, dont le sentier au cœur de la forêt mène à l’une des plus belles plages que j’aie vues au Québec ! Les plus crinqués pourront aussi parcourir ce sentier en courant ! Il y a peu de dénivelé, et la vue depuis le sommet et la baignade à mi-parcours offrent de belles récompenses !
En bref, on est épuisées mais ressourcées et ravies de l’expérience de canot-camping au parc national de Frontenac, et un peu tristes de rentrer à Montréal…
Bon à savoir
Le forfait de canot-camping au parc de Frontenac, également proposé par la Sépaq dans plusieurs parcs nationaux, inclut la location d’un canot pour 2 personnes, de 15h la veille de la première nuit à 15h le lendemain de la dernière nuit (jusqu’à trois nuits), de quoi avoir amplement le temps de profiter des plans d’eau ! Bien entendu, on peut aussi y aller avec son propre canot. (Comment ça, t’as pas ça qui traîne sur le balcon de ton 2 1/2 ?)
Les emplacements accueillent deux adultes et deux enfants.
Mieux vaut avoir une tente autoportante, car d’expérience, il peut être impossible de planter les sardines sur la plateforme !
Il n’y a pas d’eau sur les sites de canot-camping : il faut veiller à en apporter en quantité suffisante. De plus, les campeurs doivent prévoir la gestion de leurs déchets et ne rien laisser sur le site. Enfin, la nourriture doit être conservée dans un contenant bien fermé, pour éviter d’attirer les animaux sauvages (et de se faire piquer son déjeuner). Personnellement, je t’encourage à connaître et appliquer les principes Sans Trace !
Version Road-Trip
En route, avant ou après ta visite du parc de Frontenac, n’hésite pas à faire une halte au parc régional du Mont Ham, dont le sommet offre une vue 360 à couper le souffle !
Autre itinéraire possible : passer par Magog, voire ajouter une visite au parc national du Mont Orford. En plus, la route est bien plus belle que l’autoroute 20 !
De quoi se prévoir un joli road-trip si tu es en manque d’inspiration pour cet été !
Plus d’info
Site du Parc National de Frontenac
Forfait Canot-Camping à partir de 101$ par nuit en basse saison.
Réservation : 1 800 665-6527